Thursday 19 May 2011

Fier de ma terre...... mais pas trop!

 Il y a un visage de Rodrigues …,   il suffit de regarder une carte  de Rodrigues, avec son flanc bombé et l’ouverture de la Baie Topaze  pour dire qu’elle est comme une mère, nourrissant aux seins ses nombreux enfants. 
Visage crevassé, balafré, déchiqueté, torturé par les gifles répétées des éléments. Terre enfoncée, défoncée, toujours soumise à l’assaut de l’érosion, de la déforestation, des fléaux et autres maux modernes.  Elle en a vu défilé la pauvre…. ‘ Terre perdue’ dit –on, oubliée qui marche vers sa destinée, sa construction tardive certes mais hélas si incertaine. 

Aujourd’hui  que cette culture de coca cola et de choses toute faites, nous submerge avec autant de mépris  au nom déguisé  de mondialisation, modernisation, globalisation ou autre ‘me-generation’.  Nous courons inévitablement vers une véritable assimilation culturelle qui blesse mortellement  nos idéologies, notre identité,  notre langue et notre culture. Ces concepts qui nous écrasent littéralement, nous forcent à devenir  malgré nous, des spectateurs de notre propre développement parce que décidés ailleurs par les dieux Chine, Europe, USA ou plus près de nous Maurice ethnique. 

Plus matérialiste que jamais, le rodriguais intellectuel, instruit regarde vers l’avenir avec une quiétude, sans trop se risquer, laissant le soin aux autres de le faire a sa place. Il s’efface volontiers et cède sa place. Par politesse ? Pas tout à fait. Tout se mêle et s’emmêle harmonieusement dans la mixture ‘ready to….’ De la modernité, teinté d’une saveur à la série mexicano- brésilienne. 

Tout se fond et se confond rien qui ne puisse choquer la raison, rien qui n’agresse et dérange notre regard. Nous souffrons tous autant que nous sommes d’une forme d’amnésie collective et sélective. Nous avons vendu notre lutte aux arrivistes, soif de pouvoir et de gloire éphémère. Nous avons vendu notre terre, notre mer, notre conscience, notre fierté, notre dignité…  que nous reste-t-il ? Comme le dit si bien se proverbe breton’ il est difficile de ruiner un pauvre.’ Nous avons oublié notre lutte, nous avons renié notre identité, nous avons vendu notre âme, notre corps  sous de différents noms et marque de fabrique : ‘développement’, ‘progres’, ‘evolution’, ‘modernité’ 

Quelle gaffe monumentale !!!!!  Oh ! Rodrigues !, réveille- toi ! Oh ma terre, endormie, anesthésié par l’individualisme, l’égoïsme primaire. Réveille-toi. 

Ivre  et  pollué par les sectes, intoxiqué politiquement, ne meure pas d’overdose, ne souffre plus de la diarrhée politique ou de la suffocation de ‘nou dan bien’ et de la constipation venu d’ailleurs.